Troubles affectifs


Dépendance affective
L’amour véritable repose sur la force et le bien-être intérieurs. Sur cette capacité que nous avons de faire des choix, de nous affirmer, d’être conciliant lorsqu’une situation le justifie. Souvent, nous nous éprenons de quelqu’un pour des qualités qu’il n’a pas et nous le quittons pour des défauts qu’il n’a pas davantage.

C’est vrai, j’ai eu bien des relations… disons, assez orageuses. Je me rends compte aujourd’hui, après tous ces mois d’analyse, que je… je les aimais pour certaines choses, mais je les aimais mal, ça c’est sûr. Eux aussi d’ailleurs, mais… Au début, c’était super et après […] je suis devenue encombrante, trop lourde à porter. J’étais pleine de ressentiment, de colère. Je sais maintenant que j’ai une part de responsabilité à assumer.

Une personne qui aime mal peut souffrir de dépendance affective. C’est alors une fusionnelle qui est dominée par sa peur d’être abandonnée et qui cherche constamment à nouer de nouveaux liens affectifs, à préserver ceux qu’elle a et à sacrifier son identité personnelle plutôt que de renoncer à son besoin de fusion. Le plus souvent, elle est attirée par un antifusionnel qui a beaucoup de difficulté à nouer des liens affectifs profonds et durables avec quiconque, puisqu’il est habité par la peur d’être envahi et de perdre son identité personnelle. Ce besoin de fusion malsaine est dû à un traumatisme que cette personne a pu vivre au cours de son enfance : abandon, rejet, violence psychologique et/ou physiologique. Elle cherche inconsciemment à reproduire ce même scénario dysfonctionnel et douloureux pour se donner la chance d’affronter ce qu’elle a jadis vécu pour pouvoir en ressortir gagnante, pour convertir la défaite qu’elle a connue autrefois en victoire. Et comme elle échoue, d’histoire d’amour malheureuse en histoire d’amour malheureuse, son besoin de combler ses manques et de vaincre persiste, et son comportement devient obsessionnel. Elle doit comprendre que sa dépendance persistera tant et aussi longtemps que ce besoin l’habitera. Tant qu’elle ne se sera pas réconciliée avec son enfance, qu’elle ne saura pas assumer son autonomie personnelle et sa solitude intérieure.

Déception amoureuse
Vous détenez un grand pouvoir, en tant qu’homme et femme : celui d’agir amoureusement et positivement envers vous-même pour vous guérir enfin de vos multiples déceptions amoureuses et sexuelles. Si vous êtes une baby-boomer, on vous a appris à être gentille, à écouter et à consoler. Pour que vous puissiez vivre une relation amoureuse égalitaire et partagée, vous vous devez de vous aimer et de vous affirmer. Pour ce faire, vous devez changer le regard que vous portez sur vous-même et sur votre manière de vivre une relation. Un changement qui remettra en question plusieurs de vos choix et de vos décisions et qui, certes, vous confrontera à certaines peurs : peur du rejet, de l’abandon, de la solitude, et incapacité d’être entendue pour ce que vous êtes intrinsèquement. Mais ayez confiance, car la femme que vous êtes viendra au monde le jour où la petite fille en elle cessera d’avoir peur. Mais pour ce faire, il faudra que la femme apprivoise la petite fille en la questionnant sur des sujets qui lui feront souvent monter les larmes aux yeux. Pourtant, ce grand questionnement en lien avec votre développement psychosexuel et affectif, sur le sens même de l’amour, du pardon, de l’estime de soi et de la solitude, ne vous fera pas vieillir mais grandir.

Et ce que je dis ici n’est pas strictement réservé à la gent féminine. En effet, bien des hommes se connaissent peu, ne peuvent pas affirmer ce qu’ils sont réellement et ont de la difficulté à trouver un juste équilibre entre l’expression de leur masculinité et de leur féminité. Il est donc tout aussi impératif pour eux d’avoir la capacité de revenir à eux-mêmes. Selon moi, ce n’est qu’en s’engageant dans une réflexion profonde sur ce qu’ils sont qu’ils pourront se transformer, et trouver des moyens pour y parvenir.

Nous désirons tous vivre un grand amour… Je vous propose donc, pour le moment, de vous arrêter à ces questions qui me semblent fondamentales pour y parvenir :

  • Qu’est-ce au juste qu’un véritable amour ?
  • Est-ce que je m’aime ?
  • Suis-je en paix avec ma sexualité ?
  • Qu’est-ce que je connais sur mon développement psychosexuel et affectif ? Sur celui de l’autre sexe ?
  • Pour quelles raisons est-il(elle) si différent(e) de moi ?
  • Comment pardonner à mes parents de façon à ne pas projeter de la haine sur un(e) partenaire ?
  • Suis-je capable d’établir une bonne communication relationnelle ?
  • Quelle est l’influence de la communication sexuelle que j’ai avec moi-même sur celle que j’ai avec l’autre ?
  • M’est-il possible de bien vivre ma solitude intérieure ?

Séparation, divorce
Nous souhaitons vivre une grande histoire d’amour heureuse. Pourtant, en Amérique du Nord, plus d’un mariage sur deux se termine actuellement par un divorce. En France, le nombre de divorces a augmenté sans cesse depuis 1964, passant de 30 000 à près de 117 000 par année en 1999. Dans le seul État de New York, 61 603 divorces étaient accordés en 1999. Le nombre de personnes vivant seules ne cesse de croître. Environ 75 % des gens qui consultent en psychothérapie entreprennent cette démarche à la suite d’une rupture amoureuse ou parce qu’ils craignent d’avoir à en vivre une. En Occident, nous traversons une crise sociale et spirituelle, car les hommes et les femmes ne parviennent pas à bien se situer vis-à-vis d’eux-mêmes et des autres, dépourvus comme ils le sont des valeurs qui les ont guidés jusqu’à maintenant.

Nous consommons nos sentiments, nos émotions et nos pensées comme nous consommons nos puissantes voitures, nos aliments malsains et nos téléviseurs handicapants. Nous consommons et nous y trouvons notre compte puisque nous persévérons dans cette voie. L’être humain – et par conséquent, le couple – ne peut plus se mesurer à certaines institutions que bien sûr, il renie. Je me permets de mentionner les religions qui, depuis quelques décennies, battent de l’aile en Occident. Elles sont critiquées, remises en question, bafouées par certains. Il n’est guère étonnant, pourriez-vous me dire, que nous en soyons arrivés à cet extrême, puisque ces institutions proposent une façon de voir et de comprendre le monde qui ne correspond plus à la réalité que nous vivons. Cependant, je suis d’avis que nous manquons de réalisme et de bonne foi en faisant porter tout le poids de notre mal d’être à une religion que nous trouvons désuète.

Nous voulons tous donner un sens à nos vies, trouver des réponses sécurisantes. Il existe des raisons pour lesquelles les religions, quelles qu’elles soient, nous ont imposé des codes, des coutumes et des principes. En effet, ne serait-il pas utopique de croire que nous pouvons nous octroyer une liberté totale sans subir quelques conséquences fâcheuses ? Il serait essentiel, à travers cette nouvelle vision du monde que nous voulons nous donner, que nous ne perdions pas de vue qu’il s’avère important de se donner certaines limites à respecter.

Actuellement, les hommes et les femmes se retrouvent de plain-pied dans un immense vide insécurisant qu’ils n’arrivent pas à combler. Était-ce vraiment indispensable de renier d’emblée la plupart de nos valeurs ? En modifier quelques-unes me semblerait plus sage. Laissés à nous-mêmes et apeurés, nous clamons haut et fort notre immense désir de liberté. Nous nous voulons libres, alors que nous étouffons sous le poids de nos propres conflits intérieurs et que nous avons de plus en plus de mal à harmoniser nos rapports avec les autres. Les hommes et les femmes ont laissé s’installer entre eux des jeux de pouvoir qui sont en train d’avoir raison de leur équilibre psychologique et physiologique.

Il serait donc urgent de rééquilibrer ces forces qui nous habitent respectivement. Mais changer la dynamique entre hommes et femmes, hommes et hommes, femmes et femmes ne peut se faire que si chacun modifie d’abord le rapport qu’il entretient avec lui-même : Qui suis-je ? Quels sont mes peurs, mes désirs, mes forces, mes limites, mes espoirs ? etc. Nous disons donner et voulons recevoir. Mais donner et recevoir avec gratuité implique inévitablement que nous nous soyons d’abord donné à nous-mêmes ce que nous recherchons si fortement à l’extérieur de nous.

À ses débuts, une relation amoureuse saine n’est pas teintée de sentiments romanesques excessifs, mais de sentiments réels. Elle ne s’appuie pas sur des projets de vie que, impulsivement, un couple nouveau dit avoir en commun. Elle débute simplement en reposant sur le seul plaisir que nous éprouvons à être ensemble, sur la capacité que nous avons de vivre dans l’ici et le maintenant, sur ce que nous nous donnons comme pouvoir partagé au sein de la relation, sur la motivation qui nous habite à l’idée de pouvoir régler nos différends sans tomber dans des interprétations erronées et des accusations gratuites, sur le sentiment que nous avons de nous montrer tels que nous sommes, d’être vus pour ce que nous sommes et d’avoir la même attitude envers l’autre. La thérapie peut vous aider à y parvenir.

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