La sexologie est l’étude scientifique des difficultés psychologiques et physiologiques qui se rapportent à la sexualité humaine.
Avant le début du XXe siècle, la religion, le pouvoir et les fausses croyances guidaient la sexualité. Les différents peuples de la planète se limitaient à constater que, pendant une activité sexuelle, des manifestations telles que l’érection, l’excitation, l’éjaculation et souvent la jouissance, se produisent. Il n’y avait pas de réponse quant au pourquoi ou à la manière dont ces phénomènes se produisaient. L’Orient et l’Occident avaient deux perceptions différentes de la sexualité : le premier la voyait comme une source d’énergie et d’érotisme alors que le second la voyait comme un mal nécessaire vécu pour garantir la reproduction. Ce qui fait qu’elle fut l’objet d’un énorme contrôle exercé par l’Église et l’État.
Le mot « Sexologie » apparaît en 1920 au sein de la littérature anglaise. Cependant, dans les années 1800, on remarquait déjà la présence de ce terme dans des ouvrages écrits par des femmes. Il est vulgarisé en 1920 et mieux accepté par le milieu scientifique. Selon le linguiste Oscar Bloch, il fallait créer une nouvelle science, avoir une vision globale et professionnelle qui s’occupe de sexualité.
Ce n’est qu’à partir du XIXe siècle, qu’on assiste à une recherche de documentation et de faits cliniques relatifs à la sexualité. Médecins, anthropologues et sociologues commencent à s’intéresser à cette dernière. On observe alors les rites et moeurs sexuels dans une perspective sexologique. On se questionne par exemple, sur l’origine de la famille, sur sa forme, etc.
Le XXe siècle suggère des significations à la réalité sexologique. On veut étudier l’origine de la sexualité et celle de ses manifestations : d’où vient-elle? Pourquoi adoptons-nous tel ou tel comportement? Freud, Reich et Ellis font des travaux basés sur une combinaison d’interprétations et d’observations cliniques. Bien des théories sont alors construites, amenant certaines hypothèses qu’on ne mesure pas et vérifie pas toujours. Il n’en demeure pas moins que cette époque est capitale pour nous, en ce sens qu’elle se reflète encore aujourd’hui sur notre pensée et sur ce que nous élaborons comme théories.
Au milieu du XXe siècle, on assiste à une analyse systématique du comportement sexuel et des phénomènes sexuels : l’anthropologue Malinowski se livre à une observation participante, en allant vivre avec d’autres peuples afin de mieux les étudier. En 1942, le biologiste et sociologue Alfred Kinsey, chargé d’enquêtes sur les problèmes sexuels par la Fondation Rockefeller, publie deux célèbres rapports : Le comportement sexuel de l’homme et Le comportement sexuel de la femme. Ces écrits exposent Kinsey à bien des critiques négatives puisqu’ils choquent certaines oreilles qui ne sont pas prêtes à entendre par exemple, que bien des individus pratiquent la masturbation. Il n’en demeurent pas moins que ses deux ouvrages permettent de nous éclairer sur les comportements sexuels que les humains adoptent et sur les fausses croyances et préjugés qui les touchent. Par ailleurs, le gynécologue William Masters et la psychologue Virginia Johnson pratiquent l’observation directe en laboratoire. Intéressés par les réactions sexuelles au niveau physiologique, leurs travaux permettent de briser certains mythes dont celui de l’orgasme clitoridien. Innovateurs, leurs initiatives permettront à d’autres chercheurs de poursuivre une réflexion sur la sexualité humaine. Plus près de nous, la psychiatre Helen Singer Kaplan méritera le respect de plusieurs, en proposant une approche multi-modale. Pour elle, une difficulté sexuelle peut être reliée à différents facteurs tels un manque d’apprentissage ou d’information, un problème relationnel, une anxiété mineure ou un trouble de la personnalité.